Au cours de la prière du soir du mardi 16 août 2005, au milieu de la foule qui entourait la communauté dans l’Église de la Réconciliation, une femme probablement déséquilibrée a violemment frappé à coup de couteau frère Roger qui est décédé quelques instants après.

La communauté de Taizé est dans la peine et remercie tous ceux qui la soutiennent de leur affection et de leur prière. Le matin du 17 août, lendemain de la mort de frère Roger, cette prière a été prononcée dans l’église :

Frère Roger« Toi, le Christ de compassion, tu nous donnes d’être en communion avec ceux qui nous ont précédés, et qui peuvent nous demeurer si proches. Nous remettons entre tes mains notre frère Roger. Déjà il contemple l’invisible. A sa suite, tu nous prépares à accueillir un rayonnement de ta clarté. »

Elle coûte aux yeux de Dieu, la mort de ses amis.

Mardi soir 16 août, à la suite de la mort de frère Roger, une prière a été célébrée à minuit dans l’Église de la Réconciliation, faite de chants, de lectures bibliques et de silence. Au cours de la prière, frère François, un des plus anciens frères de la communauté, a dit ces quelques paroles.

Il y a dans la Bible ces mots :

« Elle coûte aux yeux de Dieu, la mort de ses amis. »

Cette mort de frère Roger, c’est d’abord à nous qu’elle coûte, terriblement. La mort est un arrachement, mais une mort par la violence l’est encore plus. Et quand cette mort est due à une personne déséquilibrée, cela donne un sentiment d’injustice, et même cela fait monter un désespoir.

A la violence, nous ne pouvons réagir que par la paix. Frère Roger n’a cessé d’insister là-dessus. La paix demande un engagement de tout l’être, à l’intérieur de nous et à l’extérieur. Elle réclame toute notre personne. Ainsi nous nous communiquerons ce soir la paix les uns aux autres et nous essayerons de tout faire pour que chacun de nous reste dans l’espérance.

La parole que j’ai citée dit que cette mort ne coûte pas seulement à nos yeux. Elle coûte aux yeux de Dieu. Dieu lui-même prend part à notre peine. Il souffre avec nous. C’est ainsi que Dieu ressent « la mort de ses amis », comme dit le texte.

Et frère Roger était sûrement un ami de Dieu, lui qui dès le début a mis tout en œuvre pour que nous comprenions à quel point Dieu nous aime d’un amour qui ne finira pas, qui n’exclut personne, qui nous accepte tels que nous sommes.

Et s’il est vrai que pour Dieu lui-même, cette mort signifie une peine qui l’atteint, alors nous voudrions tout faire pour qu’il sache notre reconnaissance, la reconnaissance pour tout ce que frère Roger a été au milieu de nous.


aloïsLes obsèques de frère Roger ont été célébrées le mardi 23 août 2005 à 14h.

Son corps était déposé dans l’église de Taizé chaque après-midi de 15h. à 19h., pour que tous ceux qui le souhaitaient puissent aller se recueillir auprès de lui.

Quelques années auparavant, frère Roger avait désigné frère Alois pour lui succéder, après sa mort, comme responsable de la communauté. Frère Alois est entré tout de suite dans son ministère de serviteur de la communion au cœur de la communauté.